La captive du temps perdu (L'Atalante)
D'abord, il faut y entrer dans ce livre, et ce n'est pas simple, parce qu'il s'appuie sur des concepts peu familiers (la Singularité, le transhumanisme) et plutôt ardus à saisir. Les sauts dans le temps, les moments de stase, la vie temporelle et extra-temporelle, la cohabitation d'humains en provenance de différentes époques, les potentiels technologiques que l'auteur ne décrit pas, volontairement, afin que l'on plonge directement dans ces millénaires post singularité, tout ceci contribue à une forme d'obscurité du début du récit, qu'il n'est pas aisé de dépasser. Une fois cet exercice effectué, et l'adhésion acquise à toutes ces idées, on tombe dans une enquête policière aux relents politiques, pleine de luttes d'influences, de personnalités bizarres, et de lieux déroutants. Et de nouveau, l'histoire se complique un peu plus. Autant dire qu'il faut beaucoup d'attention pour suivre tous les rouages de ce récit, et qu'il ne s'agit pas vraiment d'une lecture "détendue". Mais, justement, c'est exactement ce qui en fait l'intérêt et maintient le lecteur à la fois en haleine, comme le ferait un "thriller", et prodigieusement passionné par toutes les ouvertures offertes par l'auteur. Un livre curieux, étrange, quelque part envoûtant, qui excite l'intelligence et l'imagination. A lire, d'abord pour se familiariser avec l'originalité de ses concepts, et puis aussi pour réfléchir...