Theodore STURGEON
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Les plus qu'humains    (J'ai Lu)

Ce livre commence comme le film Freaks : il y a des monstres, un innocent illettré, un bébé mongolien, deux jumelles étranges, une adolescente bizarre, et ensuite, une fois ces héros situés dans l'histoire, le récit continue d'une façon très curieuse, très légèrement décalée, à tel point qu'on ne sait jamais vraiment si c'est une narration des faits qui se déroulent, ou des élucubrations philosophiques de l'auteur, un peu comme quand on entend une note très légèrement fausse. Et ça met quelque part mal à l'aise, d'autant plus que la fin est encore plus étrange, autant métaphysique que parfois un peu fumeuse. L'ouvrage n'est pourtant pas inintéressant, mais cette sorte de porte-à-faux est difficile à suivre.

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La sorcière du marais    (Nouvelles Editions Oswald)

Un recueil de nouvelles dont aucune ne ressemble à l'autre, à tel point qu'on ne les dirait pas du même auteur. Il y a du fantastique débridé, à la limite de la parodie, du " magique ", de la science-fiction qui ne semble pas en être, et dans tous les cas, une dimension psychologique profonde, une étude de caractère fouillée, et… beaucoup de talent. Rien n'est évident, rien n'est " téléphoné ", certaines chutes sont remarquables tant elles surprennent (dans le scalpel d'Occam, ou dans Case et le rêveur, par exemple) par leur originalité et leur logique, qui n'est évidente que dans les dernières lignes. Beaucoup de talent, beaucoup de facettes dans ce talent, et une intéressante découverte de quelques petits chefs d'œuvre de génie concentré !

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Symboles secrets    (Casterman)

Theodore Sturgeon est un auteur de SF puissamment original, à l'image de Philip Dick ou de Norman Spinrad. Peu prolifique, il n'a été traduit en français que tardivement, à partir de la fin des années 70. A quelques exceptions près, la majeure partie de son oeuvre se compose de nouvelles toutes autant originales qu'excellentes. " Symboles secrets " est un recueil de nouvelles écrites dans les années 50, durant la jeunesse de l'auteur. Mis à part la dernière nouvelle " L'amour et la mort ", qui est à la fois par trop datée et en même temps complètement ratée sur sa fin, les nouvelles de ce recueil sont de véritable petit joyaux, à la fois par leurs thèmes souvent totalement à rebours des archétypes de la SF, et par le profond réalisme psychologique des personnages, paradoxalement très bien rendu par le fameux style froid et lapidaire de Sturgeon.(A)
Excellentes ces nouvelles (certes, la dernière " l'amour et la mort " est la moins bonne), et tout à fait remarquables par la variété de leurs sujets et la fine analyse des caractères des personnages : en fait, il s'agit plus de l'observation précise des comportements que d'une étude psychologique. Mais est-ce vraiment un recueil de nouvelles de science-fiction ? On pourrait se le demander… si l'on y retrouve effectivement des concepts familiers du genre, ils ne sont jamais au premier plan, et la même histoire, avec les mêmes types de personnages aurait aussi bien pu avoir un autre cadre. C'est aussi ce côté intemporel, hors genre et classification, qui fait la grande qualité de ce livre.(H)

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Cristal qui songe    (Livre de poche)

ça commence comme " Sans famille " et au fur et à mesure des pages, ça se transforme en " Freaks "... Voilà un ouvrage intéressant, qui s'appuie sur une idée hardie, et assez cohérente pour être admise, même si elle n'est pas toujours bien approfondie (on aurait aimé en savoir un peu plus sur ces cristaux) et que l'auteur se complaise un peu trop dans un manichéisme trop primaire. Certains personnages sont tout d'une pièce, dans le genre grand méchant sans rédemption, d'autres sont fades et conventionnels à souhait, et pourtant, l'ensemble se lit avec facilité et plaisir, comme quoi, une certaine simplicité n'est pas forcément rédhibitoire !

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