Norman SPINRAD
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Bleue comme une orange    (Imagine - Flammarion)

Bof ! Le mauvais roman... Il commençait bien pourtant, avec comme idée de base le réchauffement de la Terre, et les modifications climatiques qui en découlaient : La calotte polaire ayant en partie fondu, toutes les terres basses sont immergées, la zone tempérée est devenue tropicale, les déserts sont devenus des fournaises, la Sibérie a un climat agréable, et Paris est envahi d'une végétation luxuriante. Mais hélas, au milieu de ce décors si curieux (et assez envisageable pour être quelque part angoissant), se déroule une intrigue, ou plutôt un imbroglio politico-écologiste si touffu qu'on a bien du mal à s'y retrouver, et des personnages dont on ne sait pas trop ce qu'ils pensent et ce qu'ils trament, sans oublier des scènes érotiques sans le moindre intérêt, à la limite du voyeurisme. Un mauvais roman d'espionnage, avec quelques zestes de science-fiction pour faire plus "moderne" sans doute, qu'il faut vite oublier, ou ne pas lire du tout, ce qui est encore mieux.

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L'enfant de la fortune    (Ailleurs et demain)

On ferme ce livre complètement sonné ! C'est un foisonnement d'odeurs, de paysages, de lieux, de gens à la fois proches de nous et totalement étrangers tant par leur comportement que par leurs espoirs. Il y a un mélange de futur échevelé, de réminiscences du passé, de clins d'oeil à des mythes, des légendes, des héros connus. Le tout est écrit dans un langage bizarre, émaillé de mots de toutes les langues terrestres possibles, et dans un style parfois difficile à suivre. Cet ouvrage fourmille d'idées originales et baroques, tout l'épisode de la forêt aux parfums psychotropes est un chef d'oeuvre, tant par ses descriptions que par la philosophie qui en émane. L'érotisme sous-jacent n'y est jamais pornographique, tant il est ésotérique, presque inhumain, et l'impression d'ensemble est fascinante. On termine cette lecture totalement abasourdi, comme drogué par les émanations délétères de la Forêt, peut-être ?

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