La proie des rêves (Pocket)
Quel roman dense, et que de facettes il recèle ! D'abord, le plus visible, un polar noir, très noir, dans un futur américain sordide et glauque, avec un héros aussi sympathique que marginal, avec une action soutenue, pleine de rebondissements, d'action, de coups de théâtre, mais il n'y a pas que ça... toute une dimension métaphysique et philosophique qui, bien que parfois un peu verbeuse, donne une profondeur intéressante et nouvelle à ce qui n'aurait pu n'être qu'un roman policier-sf ordinaire, et enfin, il y a tous ces appareils ménagers qui agissent par eux-mêmes, avec toute l'efficacité qu'on leur connaît, mais totalement en dehors de leurs fonctions initiales ! Et tout ce mélange, fort bien agencé, donne à l'ouvrage une indéniable originalité, et offre un grand plaisir de lecture.
Avance rapide (Pocket)
Un (quasi) premier roman d'un jeune auteur anglais. C'est touffu,
ça part dans tous les sens, et le titre n'est vraiment pas
usurpé
: l'action et les idées nouvelles se succèdent à
cent
à l'heure. Malheureusement pour l'auteur qui croit avoir fait
preuve
d'originalité en inventant une cité-monde
découpée
en quartiers tous différents les uns des autres, l'idée
n'est
pas neuve : Robert Silverberg - qui a exploré toutes les voies
potentielles de la science fiction - a déjà
exploité ce thème
dans son recueil de nouvelle "Trips" paru en 1975. Cela dit, le
mélange des réalités (réalité
physique, réalité virtuelle, réalité
psychique) est bien traité malgréune écriture un
peu brouillonne, et l'humour omniprésent
font de ce court roman une lecture agréable.(A)
Polar ou SF ? Les deux ! Dans une ambiance glauque, sur un monde
futuriste où différents "quartiers" s'ignorent ou se
combattent, un homme tente d'en retrouver un autre, dans une course
poursuite sans temps morts. Plusieurs pôles
d'intérêt dans ce livre : l'histoire elle-même bien
menée, crédible et passionnante, et puis tout
l'environnement, les objets technologiques qui parlent et ont des
états d'âme, la cité des chats, la cité des
rêves... et c'est sans doute cette dimension onirique, ce voyage
au pays de l'esprit qui est le plus original, le plus fascinant. Seule,
peut-être, la fin n'est pas tout à fait à la
hauteur du reste.(H)
Frères de chair (Pocket)
Est-ce un roman d'épouvante ? Un roman policier style "série noire", ou un roman de science-fiction ? Les trois à la fois ! Une enquête policière, avec un flic un peu drogué, un peu marginal, des caïds, des putes, dans une cité futuriste et désespérante. Il y a du sang, des morts, des défigurés, des monstres fabriqués, le tout baignant dans une atmosphère glauque, sordide, souvent écoeurante, mais aussi de la poésie, des sentiments naturels ou naïfs, de l'action, des poursuites, des mondes parallèles... La quintessence du roman en quelque sorte ! En tous cas, une réussite, même si, par sa violence et ses scènes difficiles, ce livre pourrait être déconseillé à des âmes sensibles. Difficile à oublier en tous cas, même s'il s'agit d'une littérature bien pessimiste et bien sombre.