Christopher PRIEST
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La machine à explorer l'espace    (J'ai Lu)

Totalement loufoque ce livre ! Deux jeunes gens aussi prudes qu'effarouchés l'un par l'autre, à la fin du 19ème siècle, se retrouvent sur Mars après avoir utilisé malencontreusement la machine à explorer le temps et l'espace fabriquée par un vieux savant anglais. Et, avec sac à main et canotier, ils arrivent indemnes sur Mars, au milieu de ses canaux et de ses martiens verts... Tout du long d'une lecture plutôt drôle, d'ailleurs, on n'arrive pas à savoir si l'auteur s'amuse bien des fausses croyances de l'époque, ou fait un pastiche de la littérature d'aventure de la même époque. Il n'y a vraiment qu'un Anglais pour écrire un ouvrage pareil ! Totalement invraisemblable, pas le moins du monde scientifique, pas sérieux du tout, en un mot, surtout quand, de retour en Angleterre (pouvaient-ils arriver ailleurs ?), après avoir tenté de lutter pour la libération des esclaves martiens, les héros rencontrent H.G. Wells... Totalement atypique, ce livre, que l'on peut lire au second degré ou non, ne peut que plaire aux amateurs de nonsense !

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La fontaine pétrifiante    (Calman Levy)

Un homme jeune écrit ses mémoires, pour y voir plus clair en lui après une crise familiale et amoureuse. Et ce qu'il écrit ne correspond pas à sa vie, mais à ses rêves, lui même ne parvenant pas à distinguer l'un de l'autre. De ce fait, les deux histoires, qui, au début, se déroulaient en parallèle, finissent par s'imbriquer de façon tellement profonde qu'on ne parvient plus du tout à savoir où est le réel. Ce roman, comme souvent chez cet auteur, est d'une construction rigoureuse et complexe tout à la fois, ces passages si flous entre l'imaginé et le réel sont remarquablement bien rendus, mais.. il ne s'agit en aucun cas d'un roman de science-fiction, malgré le classement de l'éditeur et la renommée de l'auteur, à moins que l'on ne considère que vivre au " pays de l'esprit " soit un thème normal du genre.

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Le don    (Ailleurs et Demain)

Ce livre commence comme une histoire d'amour banale, enfin, déjà pas si banale que ça, parce qu'entre cet homme blessé, amnésique, et cette femme dont la vie est aussi mystérieuse que trouble, il y a bon nombre de points d'ombre plus ou moins étranges. Les scènes s'articulent selon une construction compliquée, un kaléidoscope parfaitement maîtrisé par l'auteur (qui n'est pas sans rappeler " la femme dans l'auto avec des lunettes et un fusil", de Sebastien Japrisot), et brutalement, on tombe dans l'horreur, l'angoisse, l'irrationnel. Les situations décrites sont à la limite de l'insoutenable mental tant les forces qui manipulent les personnages sont tout aussi anormales qu'insensés et impossibles à combattre. Une construction sans faille, tout à fait remarquable, un sujet traité sur le mode de l'horreur plus suggérée que décrite (encore que..), un récit qui laisse un certain malaise, à la limite de la science-fiction, parce que ça n'en est pas vraiment.

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Le monde inverti    (J'ai Lu)

D'abord, ça commence comme une histoire " normale ", même si elle se déroule dans un monde " anormal ", que l'on lit calmement, et puis, on est entraîné dans un tourbillon de distorsions temporelles, sur fond d'abstraction mathématique, dans un univers particulièrement inhabituel, difficile à concevoir, et tout à fait original. Il y a des descriptions extraordinaires et on suit cette étrange histoire avec étonnement et fascination. Dommage que la fin, avec son explication bâclée en quelques pages, soit tellement brève et sèche, décevante aussi, laissant quelque part le lecteur sur sa faim. Quoi qu'il en soit, ce livre se lit en quelques heures, avec facilité et plaisir.

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