Philip José FARMER
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Des rapports étranges    (J'ai Lu)

Malgré le titre provocateur (en français) et l'illustration de couverture, réunis pour d'évidentes raisons commerciales en rapport avec une certaine réputation de l'auteur, ce livre n'a rien d'érotique ! Il ne s'agit d'ailleurs pas d'un roman, mais d'une série de nouvelles longues, ayant un thème commun : les rapports, pas forcément sexuels d'ailleurs, entre diverses entités extraterrestres. On y trouve aussi bien des mollusques pensants que des engins mécaniques éprouvant des émotions, jusqu'à Dieu le Père qui s'ennuie... Il y a aussi des humains de la Terre... Le tout, mis en scène par l'imagination débridée de l'auteur, ne manque pas d'un certain humour sous-jacent qui donne l'impression que Farmer s'est beaucoup amusé à écrire ces histoires. On a aussi beaucoup de plaisir à les lire, il y a des clins d'oeil partout, c'est de la même veine que " le fleuve de l'éternité ", et on aimerait que ça continue.

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Le soleil obscur    (J'ai Lu)

Farmer est un auteur irrégulier : s'il est capable du meilleur, comme dans la saga du Monde du Fleuve, il est capable du pire, ou du moyen, comme c'est le cas pour cette histoire. Beaucoup d'imagination, certes, des créatures fantastiques (le centaure végétal est très original), mais une histoire plus proche du roman d'aventures pour jeunes, style Club des Cinq, que d'un véritable récit cohérent et structuré. Dans le style quête, poursuite d'un but, longs et lents déplacements dans un monde hostile, on a fait beaucoup mieux et bien plus prenant. Ce n'est pas nul, la recette est même plutôt efficace, ça se lit bien, mais ça doit s'oublier aussi vite, malgré quelques personnages attachants, et quelques situations amusantes.

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Le fleuve de l'éternité    (Ailleurs et demain - Robert Laffont)

L'idée de départ est excellente : sur un monde inconnu, traversé de part en part par un fleuve, se retrouvent, ressuscités, tous les humains qui ont peuplé la Terre (et même ses environs), depuis les premiers hominiens jusqu'aux individus les plus récents. Les chocs des civilisations, des langues, des moeurs, se succèdent dans un irrésistible chaos. C'est drôle, plein de finesse et d'imagination. Vite, on est pressé de lire la suite...

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Le noir dessein    (Ailleurs et demain - Robert Laffont)

Tout à la hâte de retrouver tous les protagonistes de cette incroyable histoire, on se replonge avec passion dans cette épopée aussi haletante que truculente (Cyrano de Bergerac n'en est-il pas un des héros ?). Beaucoup de personnages, un décors immense, un rythme endiablé, on se perd un peu dans la multitude des pistes, des recoupements, des digressions historiques, mais l'intérêt et le plaisir ne faiblissent jamais.

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Le labyrinthe magique    (Ailleurs et demain - Robert Laffont)

Et de trois ! Dans ce volume, on peut regretter quelques longueurs (rappels historiques, récits de batailles), mais il se termine par une apothéose qui, bien qu'un tout petit peu fumeuse par moments, n'en manque pas moins de panache. Toutefois, on voudrait bien en avoir encore un peu....

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Les dieux du fleuve    (Ailleurs et demain - Robert Laffont)

Dans ce dernier volume, l'auteur quitte la narration pure et simple, dans un huis clos où l'intensité dramatique l'emporte sur l'anecdote. Le récit est toujours prenant, même si les scènes d'action sont entrecoupées de digressions philosophique ou biographiques, l'histoire tient en haleine d'un bout à l'autre, tant on a hâte de savoir comment tout ça va se terminer, et si on accepte certaines incohérences, c'est pour mieux se laisser emporter dans ce fabuleux tourbillon où les humains se prennent pour des dieux.

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Le faiseur d'univers   

Une histoire truculente, avec un monceau de détails très fouillés, et une remarquable imagination ! Reliant le récit d'aventure, la science-fiction, l'heroïc fantasy, l'auteur puise à de nombreuses sources d'inspiration pour écrire quelque chose plein de vie, d'animation, de suspens, avec quelques trouvailles remarquables, quelques coups de théâtre bien amenés. Certes, ce n'est sans doute pas un chef d'oeuvre, mais c'est très plaisant, ce qui n'est déjà pas si mal.

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Les portes de la création   

Suite du précédent, mais un ton au-dessous. Plus facile, des héros plus stéréotypés, des situations moins originales, quelques clichés. Pourtant, là aussi, ça se lit agréablement, même si on en voit les faiblesses. Les portes menant d'un univers à l'autre sont toutefois nettement mieux traités chez Dan Simmons dans la saga d'Hypérion que dans cet ouvrage ci.

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Ose   

Peut mieux faire et a mieux fait ! Farmer nous a habitué à bien meilleur. Malgré de bonnes idées et d'intéressantes trouvailles, ce livre reste creux : l'intrigue est soit embrouillée, soit stéréotypée, quant aux personnages, ils n'ont aucune épaisseur, aucune psychologie, aucune finesse. D'accord, on arrive au bout, mais sans plaisir.

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La nuit de la lumière   

Encore un auteur qui règle ses comptes avec la hiérarchie de l'église catholique ! Mais il le fait beaucoup moins bien que Dan Simmons, et s'empêtre un tant soit peu dans des digressions philosophico-religieuses. On sort de ce livre la tête un peu embrouillée, comme si l'on sortait d'un salmigondis d'idées jetées en vrac. Certes, il y a de l'action, de l'imagination, mais c'est touffu et peu satisfaisant. Il manque quelque chose, on a l'impression que Farmer s'est laissé aller sans chercher à construire quelque chose de cohérent. Est-ce bien le même qui a écrit "le fleuve de l'éternité" ? On ne le dirait pas.

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jeu de la création   (Pocket)

Il s'agit d'une anthologie de nouvelles rassemblées par Jacques Chambon, qui se livre dans sa longue préface à une analyse détaillée des thèmes Farmeriens classiques : d'une part la rencontre avec l'étranger, souvent représenté par un extra-terrestre dans ses oeuvres des années 50 ("Les amants étrangers"), et d'autre part le rapport de l'homme et du divin, thème magistralement traité dans la saga du "Monde du fleuve".
Le présent recueil de nouvelles contient du très bon, du bon et du moins bon, en particulier quelques nouvelles des années 50 qui ont mal vieillies. S'il ne fallait retenir qu'une nouvelle du recueil, ce serait "Fragments sauvés des ruines de mon esprit", un voyage dans le temps traité avec une originalité inégalée jusqu'à ce jour, et par ailleurs un cauchemard digne des plus furieux délires de Philip K. Dick.

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