Confessions d'un automate mangeur d'opium
Un livre curieux à plus d'un titre : d'abord, il est écrit à deux voix, celles des deux personnages principaux qui interviennent à la première personne, l'un après l'autre, un chapitre pour l'un, un chapitre pour l'autre ; ensuite, il se déroule à Paris, à la fin du dix-neuvième siècle, au milieu de l'Exposition Universelle, mais avec des anachronismes étranges : des robots pensants (pardon, des automates) manoeuvrent des engins à vapeur et à courroies, des astronefs sillonnent le ciel de la capitale, tandis qu'au sol, les voitures automobiles commencent tout juste à apparaître au milieu des fiacres, le tout donnant une atmosphère très particulière à ce récit. Effectivement, on ne sait plus très bien si on est dans un décors réel, qui a existé, ou dans un monde de pure fiction, tant la frontière est floue. On ne sait pas non plus si on lit un ouvrage de science-fiction ou un livre d'aventures policières, avec des fonctionnaires que l'on dirait sortis des " Brigades du Tigre ", des héros au grand coeur et à la force inépuisable, mais qui utilisent des calèches aériennes, et côtoient des robots domestiques sophistiqués... Le tout formant quelque chose d'inhabituel, de séduisant aussi, même si la fin n'est pas assez vraissemblable pour être tout à fait réussie.