Isaac ASIMOV
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La mère des mondes    (Présence du futur - Denoel)

Cinq nouvelles de jeunesse appartenant au recueil américain intitulé " Early Asimov ". Il y a d'abord l'intérêt de ces oeuvres, dans lesquelles on retrouve tout le talent, tous les talents de cet auteur : précision, concision, art du dialogue constructif, originalité des idées, parfaite construction du texte, mais il y a aussi ses propres commentaires, narrant la génèse de l'oeuvre, ses diverses péripéties auprès des éditeurs de fanzines de science-fiction, les idées qui l'ont inspirée, et ce n'est pas le moins intéressant, loin s'en faut ! A apprécier avec tout le plaisir qu'on trouve à lire ce si grand auteur.

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Cher Jupiter    (Présence du futur - Denoel)

Comme "La mère des mondes", ce recueil contient des nouvelles plus ou moins de jeunesse d'Asimov, avec de nombreux commentaires de l'auteur, dont certains plus longs que la nouvelle elle-même ! D'excellents récits, bien ficelés, courts et percutants, d'autres, un peu en dessous.. mais, quand on aime un auteur, on est très difficile avec lui.. Le tout est de toutes façons remarquable, des modèles pour les auteurs de ce genre si difficile à réussir, des histoires qui ne vieillissent pas.

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La voie martienne    (Présence du futur - Denoel)

De belles, bonnes, et classiques nouvelles. Toutes excellentes, bien ficelées, bien écrites, avec de somptueux dialogues comme cet auteur sait si bien les tricoter. Rien à dire de plus, c'est parfait sinon remarquablement original, mais certaines originalités ne sont pas toujours aussi réussies !

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Fondation    (Présence du futur - Denoel)

Une foule de personnages regroupés dans des histoires presque indépendantes, si ce n'est par leur chronologie, un univers gigantesque, riche et varié, des actions plus ou moins machiavéliques, des magouilles politiques qui s'entrecroisent, des civilisations qui s'installent, une grande histoire qui naît, dont il faut à tous prix connaître la suite de l'évolution.
Attention, l'ordre de lecture de ce cycle est primordial, il est impératif de lire ce volume AVANT les autres, sous peine de ne pas du tout l'apprécier ensuite, ce qui serait dommage.

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Fondation et empire    (Présence du futur - Denoel)

Une histoire aux dimensions de la galaxie ! Dans un décor immense (et pour cause), au milieu de mondes très différents les uns des autres, se déroule une fresque historique qui peut se lire à plusieurs niveaux : l'épopée d'abord, en ne voyant que le récit au premier degré, et déjà, c'est suffisamment passionnant pour y trouver de l'intérêt, mais il y a une dimension supplémentaire, symbolique, ou allégorique, qui donne encore plus de profondeur à cet ouvrage. Un grand et profond plaisir de lecture, donc, et une chute remarquable.

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Seconde Fondation    (Présence du futur - Denoel)

Exceptionnel ! Le point d'orgue de la trilogie, son aboutissement. Par un enchevêtrement parfaitement cohérent et totalement maîtrisé, d'influences mentales, de retournements de situation, de vaincus apparents qui s'avèrent être les vainqueurs, de manipulateurs manipulés, l'auteur réussit une construction psychologique époustouflante. Le lecteur est entraîné dans un inextricable réseau qui se tisse, se défait, éclate ou se resserre avec des coups de théâtre, de l'inattendu, de l'incroyable, le tout dans une logique inexorable. Chapeau ! C'est du grand art.

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Fondation foudroyée    (Présence du futur - Denoel)

Quand on a fini ce livre, on se demande si après ça on va pouvoir lire autre chose, et si tout ne va pas paraître fade et sans intérêt. S'il y a peu d'action, au sens " aventures ", il y a par contre une dialectique à l'efficacité redoutable entraînant d'extraordinaires retournements de situation qui laissent pantois. Tout est parfaitement enchaîné, rigoureusement logique, les acteurs de l'histoire évoluent selon des trajectoires déterminées avec précision par l'auteur, mais insoupçonnables avant la chute. Rien n'est " téléphoné ", et tout est lumineux, et d'une justesse ahurissante. Que c'est bien fait, bien amené, bien vu ! Avec en plus une certaine philosophie qui ajoute à la profondeur, et en renforce le réalisme. On est envoûté par cette fresque galactique, et on le reste longtemps après la dernière page.

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Terre et Fondation    (Présence du futur - Denoel)

Quel plaisir de continuer un bien agréable séjour dans ce cycle immense ! Toutefois, ce volume ne ressemble pas tellement aux autres : ce serait plutôt un "catalogue" de mondes différents, un par étape ; les héros, quant à eux, discutent beaucoup, mais on n'y retrouve pas l'implacable dialectique des précédents tomes, plutôt des dialogues informatifs ou explicatifs. En fait, il se passe peu de choses, il y a plus de paroles, de descriptions, que d'action. On peut y retrouver une démarche semblable à celle de Dan Simmons dans Endymion. Malgré ça, et ce n'est pas une critique, plutôt une observation, la lecture en est plaisante et rapide et l'on adhère immédiatement et tout du long à cet impressionnant périple galactique.

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Prélude à Fondation    (Presses de la cité)

Que c'est bien... ça se lit d'un bout à l'autre avec jubilation. D'un style clair et fluide, sans temps morts ni baisse de régime, après chaque page, on veut savoir la suite. Certes, cet ouvrage a sans doute presque tout du long la "facilité" d'un roman d'aventure pour adolescents, il n'a pas de profondes envolées lyriques, mais il fourmille de trouvailles inattendues, et les dix dernières pages sont surprenantes et bien amenées. En plus... quel plaisir on prend à le lire !

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L'aube de Fondation    (Presses de la cité)

Le dernier roman d'Asimov dans le cycle de fondation. Contrairement aux autres, celui-ci est malheureusement bâclé. L'auteur tenait absolument à établir le lien avec le reste du cycle : l'intrigue s'en ressent. De plus le contexte social de la planète Trantor aurait pu être fouillé davantage. A réserver aux inconditionnels du bon docteur seulement.

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Noël sur Ganymède    (Présence du futur - Denoel)

Bof ! Oeuvre de jeunesse, sans grand intérêt. A lire dans le train, si le trajet n'est pas trop long...

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Cailloux dans le ciel    (J'ai lu)

Ce livre est décevant, ou alors il n'aurait pas fallu le lire tout de suite après la série des "Fondation". Il est bourré de poncifs et de stéréotypes qui vont du méchant raciste (à la sauce galactique) à la pure jeune fille amoureuse, en passant par le vieil humain manipulateur d'esprit dont le talent supposé aide fort l'auteur à se tirer d'une histoire plutôt tirée, elle, par les cheveux. Enfin, on arrive au bout, tout de même, et pas du tout difficilement d'ailleurs, ce qui montre le talent de l'auteur, même quand il est aussi peu inspiré que dans cette oeuvre là.

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Les cavernes d'acier    (J'ai lu)

Un livre parfait ! Par sa construction, son équilibre, son histoire, ses dialogues (de la même qualité que ceux du cycle de Fondation). Passionnant de bout en bout, remarquablement écrit, un chef d'oeuvre sans temps morts ni incohérences, ni lenteurs. C'est de la grande littérature. Quel monde effrayant tout de même, si semblable à celui décrit par Silverberg dans "Les monades urbaines", ça fait si froid dans le dos d'imaginer de vivre quotidiennement ainsi, qu'on en vient à regretter de ne pas être un robot !

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La fin de l'éternité    (Présence du futur - Denoel)

"Le concept d'une Réalité variable, d'une Réalité qui n'était pas fixe, éternelle et inaltérable n'était pas de ceux que l'esprit humain pouvait assimiler comme en se jouant". Effectivement ! Si le sujet de ce livre est fascinant, si l'idée de base ouvre des concepts originaux et forts inhabituels, sa mise en oeuvre en est complexe, et l'auteur a grand mal à s'en sortir. Du coup, l'histoire qui sert de support est très faible, presque schématique et l'on sent nettement qu'il a grand mal à accrocher les morceaux entre eux pour garder une certaine cohérence à l'ensemble. C'est dommage, parce que l'idée du voyage dans le temps et de l'emprise sur une réalité modifiable est un concept philosophique remarquable, qui aurait pu être plus brillamment traité. Si les hautes qualités de dialoguiste de l'auteur sont toujours présentes, le reste reste confus et flou, et la fin est banale.

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Les robots    (Présence du futur - Denoel)

Une série d'histoires complètes, reliées entre elles par un fil conducteur, dont chacune possède son originalité propre. La troisième, intitulée "raison" est particulièrement savoureuse (le robot Cutie, absolument persuadé que les humains qui l'ont conçu sont des êtres inférieurs, parfaitement incapables de fabriquer le moindre robot, et qu'il est lui, et ses congénères, le seul être intelligent). Mais les autres histoires possèdent aussi leur lot de trouvailles amusantes ou surprenantes. C'est un livre très agréable, très facile à lire, remarquablement bien ficelé. Quand on l'a fini, on regrette amèrement que les robots n'existent pas...

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Le robot qui rêvait    (J'ai lu)

Le titre de ce recueil de nouvelles est trompeur : si l'on excepte la première - qui a donné son titre au livre - on y rencontre fort peu de robots. Par contre, on y croise des ordinateurs extraordinaires, des voitures quasi vivantes, des enfants préhistoriques transportés dans le futur, une boule de billard meurtrière, et une foule de personnages très étudiés et forts vivants. 19 récits courts, concis, lumineux, tous différents dans leur inspiration, tous réussis, tous originaux, tous stupéfiants d'imagination et de rigueur aussi ! Un livre à " déguster ", lentement, avec délectation. Dans son introduction, l'auteur précise " Il se peut qu'en lisant les histoires qui vont suivre, vous trouviez des détails scientifiques qui sont faux en eux-mêmes, ou qui ont été rendus faux par des découvertes postérieures. (..) Si vous m'écrivez pour me le reprocher, (..) dites-moi aussi que vous avez aimé l'histoire quand même. ". Ces détails scientifiques vrais ou faux importent peu. Ces histoires sont intemporelles, et tellement excellentes que l'on ne risque pas de s'arrêter sur une impossibilité physique ou une erreur de prospective technologique.

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Némésis    (Pocket)

A la fin de sa vie, Isaac Asimov a tenté d'unifier l'ensemble de ses oeuvres de fiction dans une histoire du futur cohérente. Pour ce faire, il s'est mis à écrire à partir de 1985 un certain nombre de romans visant à compléter les chaînons manquants dans la chronologie de l'histoire du futur, celle-ci allant des premières nouvelles mettant en scène des robots soumis aux fameuses lois de la robotique, jusqu'à la conclusion du cycle de Fondation dans Terre et Fondation. Manifestement, Némésis été écrit dans cette optique, et se situe avant Les cavernes d'acier, en fait avant même la première vague de migration humaine vers les étoiles, celle dite des mondes Spaciens. C'est précisément de ce premier pas des hommes vers les étoiles dont il s'agit dans ce court roman écrit dans un style dépouillé voire même laconique. Comme toujours, la force d'Isaac Asimov réside dans les dialogues, même si dans le cas présent ceux-ci sont desservis par une histoire sans grand intérêt. Au demeurant, Némésis est une oeuvre mineure du bon docteur, bien loin de la vision galactique du cycle de Fondation.

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Face aux feux du soleil    (Pocket)

Une clarté éblouissante pour cette intrigue policière tout à fait digne des grands auteurs du genre. Certes, elle se déroule sur une planète à la civilisation individualiste étrange, où l'on retrouve des héros (humains ou robots) déjà rencontrés dans d'autres ouvrages, mais, malgré son originalité, le décors n'est qu'un épiphénomène, et l'enquête aurait pu avoir lieu n'importe où ailleurs (même si l'auteur utilise fort judicieusement certaines des caractéristiques de cette curieuse société). Un petit ouvrage quant à sa taille, mais une excellente histoire, parfaitement ciselée, dont la rigueur, la concision, et les rebondissements sont tout à fait remarquables.

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