Brian ALDISS
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Barbe-grise   (Présence du futur - Denoel)

Vers le milieu du XXIème siècle, après une catastrophe (nucléaire) suivie d'une guerre impitoyable, quelques hommes et femmes âgés tentent de survivre, l'humanité ne pouvant plus se reproduire, il n'y a plus d'enfants... donc plus de nouveaux humains. Sujet plutôt original, et bien traité encore que la fin soit assez bizarre. Mais les personnages ont une réelle consistance psychologique, et leur errance, qui aurait pu être sinistre, est pleine d'espérance tant leur goût de la vie est fort. Un bon livre, sans vraiment d'histoire, sans suspense, qui donne sérieusement à réfléchir aussi sur l'avenir de nos fragiles civilisations où vivent plus de "vieux" que de "jeunes". Le seul bémol est dans la datation précise des événements, chose à éviter à tous prix dans tout ouvrage d'anticipation... sous peine de perdre toute crédibilité ! Mais ça n'enlève rien à la qualité globale de ce livre.

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Frankenstein délivré   (Presses Pocket)

Dans les deux premiers tiers de ce livre, on se demande si c'est le même Brian Aldiss qui a écrit "ça" et la trilogie d'Helliconia ! Un tissus d'invraissemblances, des situations aussi abracadabrantes qu'absurdes, le tout raconté avec emphase et grandiloquence, pire qu'une parodie sans humour d'un ouvrage du début 19ème siècle. Et pourtant, ça aurait pu être une formidable uchronie, à condition d'y croire au moins un peu, mais entre la voiture qui roule toute seule sans que sa présence inquiète le moins du monde des gens vivant deux siècles avant sa création, cet homme qui s'adapte matériellement parfaitement à un retour dans le passé et ce monstre de Frankenstein faisant de la philosophie en citant Milton, on a bien du mal à accrocher à ce récit si peu crédible. Dans le dernier tiers, on retrouve heureusement le souffle et le panache de cet auteur qui n'en manque habituellement pas, mais ça ne suffit pas à sauver le tout, d'autant plus que la fin est aussi obscure qu'énigmatique.

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Croisière sans escale   (Présence du futur - Denoel)

Ce n'est certes pas le chef d'oeuvre de l'auteur, capable de bien meilleur (voir helliconia). Les cent premières pages sont agréablement étranges, l'histoire se déroulant dans un monde bizarre dont on ne comprend pas tout de suite ce qu'il est exactement. Par contre, ensuite, ça dérape quelque peu, une histoire d'amour banale, des personnages trop entiers, sans nuances, et une intrigue cette fois trop vite dévoilée. On a l'impression que Brian Aldiss applique des "recettes", délaye et décrit pour faire des lignes. Pourtant, et malgré toutes les critiques que l'on peut apporter à ce "petit" ouvrage, c'est plaisant à lire, et si recettes il y a, on peut dire que l'écrivain sait fort bien les appliquer ! Et cette croisière est paradoxalement plutôt agréable à suivre, tant pis si ce n'est pas de la "bonne" littérature !

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L'autre île du Docteur Moreau   (J'ai lu)

Brian Aldiss n'a pas à rougir de son oeuvre : non seulement ce n'est pas un vulgaire plagiat mais l'auteur offre une nouvelle dimension à l'idée initiale de Wells. Les créatures décrites ont une réelle épaisseur psychologique, l'action est palpitante de bout en bout, et l'on y rencontre même une satire ténue de la bureaucratie irresponsable, qui ne manque pas de sel. Mieux ou moins bien que l'ouvrage initial ? Différent en tous cas, parce que si on croit connaître déjà l'histoire, on en découvre une autre bien plus passionnante dans ce livre qui se lit très vite, mais d'une seule traite !

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Le printemps d'Helliconia et Helliconia l'été   (Ailleurs et demain)

Au premier abord, ce livre ressemble à une grande saga nordique et moyennâgeuse, pleine de vastes espaces, d'animaux fabuleux, d'hommes et de femmes qui luttent entre eux et contre la nature hostile. Au fur et à mesure que la lecture se poursuit, on découvre autre chose, l'univers s'élargit, le monde s'étend au delà de la petite Helliconia, la nature change et évolue et l'on se prend à s'attacher à ces personnages, à ces décors, à l'atmosphère étrange de cette planète inconnue. Tout de même, il y a du Tolkien chez cet Anglais... Concernant plus particulièrement "l'été" : l'envoûtement est toujours aussi grand, le dépaysement aussi agréable, mais en plus, la construction rigoureuse de l'ouvrage est remarquable. Un livre "magique" tant pour le fond aux détails si précis et si fouillés, que pour la forme. A ne pas manquer.(H)
C'est un vrai chef-d'oeuvre de "Planetary Romance", bien qu'ayant une certaine ressemblance avec "A la fin de l'hiver" de Silverberg (qui a l'antériorité ?). On y trouve en effet une minutieuse étude de moeurs et d'histoire des civilisations en rapport un environnement bien singulier. Ce dernier est d'ailleurs décrit avec une grande rigueur scientifique, ce qui fait d'Helliconia un modèle du genre en ce qui concerne la crétion de mondes imaginaires sur un un mode réliste. Par contre les amateurs de "fantasy" purs seront déçus, le récit n'étant absolument pas traité sur ce mode. Il est de ce point de vu beaucoup plus proche du cycle de la ligue de "tous les mondes" d'Ursula Le Guin que de Tolkien.(A)

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L'hiver d'Helliconia   (Ailleurs et demain)

L'hiver d'Hélliconia ouvre une dimension supplémentaire à cette superbe saga. Si l'on y retrouve la même atmosphère magique, où tous les détails sont scrupuleusement peints, des héros tragiques, bousculés par des éléments dont ils ne sont plus les maîtres ; il y a, en plus, une dimension mystique, étrange et rare, qui rend ce volume particulièrement fascinant, profond et inoubliable.

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